Par Hugo Vaillancourt

Gars bisexuel et polysexuel, pair aidant et éducateur en sexualité Réalisé avec le soutien du programme Champions communautaires

Ceci est une version censurée de l’article; elle contient quand même du langage cru par rapport au sexe. La version originale contenant plusieurs images sexuellement explicites se trouve ici

Voici la quatrième et dernière partie d’une série sur comment le sexe fonctionne avec quelqu’un qui a un clitoris et un vagin – ou les termes que cette personne préfère pour ses parties sexuelles – qu’il s’agisse d’une femme cisgenre ou d’une personne non-binaire ou trans. La première partie  explique plusieurs termes qui vont revenir ici; je te conseille d’au moins la survoler. 

Les normes hétéronormatives mettent le sexe pénis-dans-vagin (PdV) sur un piédestal et le traite comme étant la destination ultime de toute relation sexuelle. Comme je l’ai décrit dans la troisième partie , la pénétration du trou d’en avant n’est qu’une activité sexuelle parmi tant d’autres. Certaines personnes adorent ça; d’autres aiment ça, mais préfèrent un autre acte; puis d’autres personne n’aiment pas ça et c’est correct. Les gens baisent pour se donner l’un-e l’autre des sensations exquises; ce sont tes partenaires et toi qui décidez comment ça va se passer pour y arriver, pénétration ou non.

Que la conclusion de la série se concentre sur le PdV semble contredire tout ça. Il y a cependant plus de choses à dire sur cette activité sexuelle que sur la plupart des autres dans un guide sur le sexe avec les gens qui ont un vagin : une grossesse peut se produire; de tous les actes sexuels que j’aborde dans ce guide, c’est celui avec le plus haut risque pour la transmission du VIH; puis baiser par le trou d’en avant peut venir avec beaucoup d’attentes de « performance » qui n’ont pas à être là. Donc, on va couvrir tout ça ici.

Éviter un bébé surprise

Quand t’es habitué de baiser avec du monde qui n’a pas d’utérus, tu n’as pas à penser à éviter une grossesse imprévue, mais il te faudra un plan de match pour ça chaque fois qu’un pénis va s’approcher d’un vagin. Donc, quand c’est du sexe PdV que toi et ton amant-e désirez, vous devrez utiliser un moyen de contraception ou deux. Voici quelques-unes des méthodes les plus utilisées.

Les condoms : C’est plus facile de mettre la main sur des condoms que sur d’autres contraceptifs et plusieurs ressources en distribuent gratuitement. Ils préviennent aussi efficacement la transmission du VIH et des autres ITS que les fluides du corps peuvent transmettre. Ils réduisent aussi le risque pour les ITS qui se transmettent par le contact d’une peau avec une autre, bien que cette protection soit moins efficace. Plusieurs personnes n’aiment pas que les condoms empêchent le contact direct. D’autres (souvent avec un fétiche pour le latex) aiment la sensation de la matière. Et il y a plusieurs personnes que ça ne dérange pas. Les utiliser peut être délicat pour quelqu’un qui prend un THS à base d’œstrogène, car le traitement peut assouplir les érections. Bien que les condoms protègent très bien d’une grossesse quand on les utilise parfaitement, beaucoup de monde n’y parvient pas : dans la réalité, de 10 à 18% des gens qui utilisent des condoms comme leur seul moyen de contraception tombent enceint-es chaque année. Donc, si tu veux éviter une grossesse à tout prix, deviens vraiment bon à utiliser une capote ou combine cette méthode avec une autre.

Les méthodes hormonales : Ce sont des hormones prises par la personne détenant l’utérus pour interrompre le cycle de l’ovulation. La mieux connue est la pilule mais il y en a d’autres, comme les timbres, les anneaux vaginaux ou les injections. Les gens intéressés par la contraception hormonale devraient discuter avec leur médecin ou une infirmière de laquelle leur conviendrait le mieux ainsi que des effets secondaires possibles (encore plus cette personne suit un THS). Les méthodes hormonales sont très efficaces et certaines peuvent aider quelqu’un qui a des menstruations douloureuses en prime. Elles ne protègent d’aucune ITS par contre et elles peuvent avoir des effets secondaires (parfois graves). Plusieurs méthodes (la pilule en particulier) dépendent de la capacité de la personne à respecter l’horaire pour sa prescription.

Le stérilet : Le stérilet est un objet contraceptif (voir ci-dessus) qu’un docteur met en place dans l’utérus. Ça empêche l’ovule fertilisé de s’implanter dans la paroi de l’utérus. Les stérilets sont très efficaces et peuvent demeurer en place pendant des années. Ils peuvent avoir des effets secondaires cependant et dans de rares occasions, des complications graves. Ils demeurent un bon moyen de contraception à long terme, sans la permanence de la stérilisation.

La stérilisation : Ce sont des chirurgies qui rendent une personne détenant des couilles ou des ovaires incapable de concevoir. Ça comprend la vasectomie (couper le canal qui achemine les spermatozoïdes des testicules aux vésicules séminales) et la ligature des trompes (bloquer ou enlever les trompes de Fallope qui acheminent les ovules jusqu’à l’utérus). Certain-es préfèrent l’hystérectomie (enlever l’utérus), en particulier certains gars trans. La stérilisation est extrêmement efficace, mais en général permanente (certaines procédures sont parfois réversibles, mais le succès dans ce cas n’est pas garanti). La convalescence pour la plupart des chirurgies ne dure que quelques jours.

Ne pas éjaculer dans la personne durant la pénétration : Comme principal moyen de contraception, ce n’est pas fiable et tu ne devrais pas compter là-dessus à moins que toi et l’autre personne puissiez vivre avec un risque modéré de grossesse imprévue. L’éjaculation peut arriver par accident durant la pénétration et des spermatozoïdes peuvent se retrouver dans le liquide pré-éjaculatoire (le liquide qui coule du bout du pénis quand quelqu’un est excité). En tant que moyen de contraception supplémentaire par contre, ça peut bien marcher : il y a très peu de risque que toi ou ton amant-e tombiez enceint-e quand vous utilisez un condom et que personne n’éjacule à l’intérieur du trou d’en avant ou près de celui-ci.

Le THS à base de testostérone d’un homme trans ou d’une personne non-binaire n’est pas un moyen de contraception. Bien qu’il réduise les probabilités de concevoir et qu’il cause parfois la stérilité (temporaire ou permanente), il y a du monde sur un THS qui tombe enceint-e.

Si t’es à l’aise, jase de contraception avec tes partenaires pour voir quel(s) moyens vous utilisez chacun (s’il y en a un) et quel risque de grossesse vous trouvez acceptable. Discuter de ce qui pourrait se passer en cas de grossesse peut aussi être une bonne idée. Ne suppose jamais qu’un-e partenaire qui accepte de baiser sans condom utilise un autre moyen de contraception. Des fois, être en manque, saoul-e ou gelé-e, ou bien ressentir le besoin pour un moment d’intimité physique rapprochée, peut amener quelqu’un à prendre des risques. Dans le meilleur des mondes, ayez ces conversations quand vous n’êtes pas sur le point de baiser. Mais dans le doute, pense à mettre un condom.

Être informé sur le VIH

De tous les actes dont j’ai parlé dans cette mini-série, le sexe pénis-dans-vagin (avec une queue de chair et de sang) est celui qui a le plus grand risque de transmettre le VIH (le sexe pénis-dans-l’anus[Auteur in1]  a un risque plus élevé par contre) quand un-e des partenaires est infecté-e. Les personnes avec un vagin sont particulièrement à risque (les stats sur l’incidence du VIH chez les femmes qui ont du sexe hétérosexuel sont assez élevées et choquantes dans certaines régions du monde; malheureusement, les services de santé publique gardent rarement des statistiques sur l’incidence du VIH parmi les personnes non-binaires et trans qui détiennent aussi un vagin) vu que se prendre une queue est plus risqué qu’être la personne qui l’insère, surtout quand une éjaculation se produit dans le canal. Plusieurs gens ne savent pas qu’ils sont infecté-es et peuvent n’avoir jamais passé un dépistage. Le virus est à son plus contagieux chez les personnes qui ne sont pas traitées (un traitement efficace peut réduire ou même éliminer complètement la transmission). Le virus est aussi plus présent parmi les communautés racisées ou marginalisées (parce que des facteur sociaux et structurels affectent sa propagation).

Si le VIH te préoccupe, utiliser des condoms de manière constante de la bonne façon va te donner une excellente protection contre le virus. Porte un condom d’une marque et d’une taille que tu trouves confortable, vu qu’un condom trop serré va se briser plus facilement et qu’un condom trop lousse peut se perdre. En tant que gars bi, pan ou polysexuel, tu peux aussi avoir accès facilement à la PrEP à plusieurs endroits, étant donné que les directions de santé publique la rendent en général disponible pour les hommes qui couchent avec d’autres hommes. La PrEP est une médication anti-VIH que tu peux prendre à tous les jours pour t’en protéger, ou bien au besoin quand tu ne baises qu’à l’occasion avec des partenaires dont tu ne connais pas le statut quant au virus. La PrEP peut être une bonne alternative quand les condoms ne te conviennent pas, quoiqu’elle ne protège pas des autres infections transmises sexuellement ou par le sang (on parle parfois d’ITSS plutôt que d’ITS), qu’elle ait des effets secondaires et qu’elle n’empêche pas la grossesse. Aussi, un-e partenaire séropositi-ve ne peut pas transmettre le virus quand son traitement est efficace au point d’avoir une charge virale indétectable (on ne peut plus détecter le virus dans son sang). Si tu crois que t’as pu être exposé au VIH, tu dois te rendre à l’hôpital le plus rapidement possible – dans les heures qui suivent le contact à risque –  pour recevoir un traitement d’urgence contre le VIH (PPE) et réduire le risque que tu deviennes infecté.

Enfin, il existe cette idée que les hommes bi sont une passerelle pour infecter les femmes hétérosexuelles avec le VIH. C’est un mythe dévastateur qui a la peau dure. La vaste majorité des infections au VIH chez les femmes hétérosexuelles se produisent pendant du sexe avec un homme hétéro. Néanmoins, les hommes qui couchent tant avec des femmes que des hommes sont plus à risque de devenir infectés que les hommes qui ne couchent qu’avec des femmes (cinq fois plus, en fait). Donc je t’encourage à protéger ta santé – car tu mérites d’être en santé – et la santé de tes partenaires, puis à te faire dépister régulièrement pour le VIH et les autres ITSS. Mais nous – les hommes bi, pan et polysexuels – ne sommes pas à blâmer pour la pandémie du VIH. En fait, on a été en première ligne du militantisme contre le sida depuis le début.

Maintenant – enfin – parlons du bout l’fun de la pénétration!

Rendre la pénétration agréable

Le monde traite le bout où on fourre comme le point culminant d’une rencontre sexuelle, surtout quand un pénis est de la partie. Ce sont aux personnes qui y participent de décider qu’elle forme le sexe va prendre. Certains gens adorent pénétrer quelqu’un d’autre, d’autres adorent se prendre quelqu’un ou quelque chose dans leur trou d’en avant. Cependant, ces activités laissent indifférentes ou rebutent carrément plusieurs personnes. En fait, il y a même des gars cis hétérosexuels qui ne trippent pas sur la pénétration et qui préfèrent se concentrer sur d’autres activités sexuelles qu’ils aiment mieux. Il y a toutes sortes de raisons pour lesquelles quelqu’un peut ne pas désirer la pénétration : peut-être qu’il n’aime pas ça; peut-être qu’elle s’inquiète d’une grossesse et que ça entrave son plaisir; peut-être que ça lui cause de la dysphorie; peut-être qu’il y a un traumatisme qu’elle associe à l’acte (ce qui peut être le cas pour n’importe quelle activité sexuelle); peut-être qu’il aime la pénétration, mais seulement dans une relation à long terme. Néanmoins, plusieurs personnes adorent fourrer et ne peuvent s’en passer.

Bien que le monde pénètre d’habitude avec une bitte de chair et de sang, on peut aussi utiliser un jouet sexuel, qu’il soit sur un harnais (strap-on) ou non. Les doigts ou même une main sont aussi des possibilités, comme j’en ai parlé dans la troisième partie . Quand la personne qui pénètre est un gars trans ou quelqu’un de non-binaire, ce « jouet » peut être en fait son pénis (qui fait parfois partie de toute une collection). Mais peu importe l’équipement que vous finirez par utiliser, les bases restent les mêmes.

Tout d’abord, quand ton expérience avec la pénétration a été surtout avec le sexe anal (si t’as couché plus avec des gars, par exemple), tu vas découvrir plusieurs différences. Les angles et les positions fonctionnent différemment. Les endroits sensibles à l’intérieur du canal ne marchent pas de la même façon non plus, bien que le point G et la prostate soient semblables. Les vagins s’auto-lubrifient aussi et le lubrifiant peut ne pas être nécessaire quand la personne qui se prend quelque chose est excitée depuis un bout de temps, mais gardes-en à portée de la main quand même, surtout quand vous faites la pénétration avec quelque chose de plus gros que la queue statistiquement moyenne (un rappel qu’elle fait 13 cm de longueur et 11,5 cm de circonférence quand elle est bandée).

Pour la pénétration en tant que telle, assurez-vous que la personne qui va se prendre la queue ou le jouet soit assez excitée – elle va insérer quelque chose de plus gros que ce que vous y avez mis jusqu’à présent. Choisissez une position qui, selon vous deux, marchera bien pour commencer. Pour les débutant-es, si vous compter faire la pénétration avec une queue de chair et de sang, les positions du missionnaire ou de la cow-girl/boy/personne (l’andromaque, dans l’image ci-dessus) sont un bon point de départ. Le missionnaire aide à empêcher le pénis d’entrer trop creux et de frapper le col de l’utérus, ce que la plupart du monde trouve douloureux, puis la position cow-personne permet au partenaire qui se prend la bitte de contrôler le rythme de la pénétration. Ça peut être difficile de trouver le trou d’en avant et il est moins évident que l’anus (ne te mélange pas entre les deux, ta partenaire n’aimera pas la surprise). Demande à l’autre de guider ton pénis à l’intérieur de son corps (ou vice versa que t’as un trou du devant que l’autre va pénétrer) : ça aide et ça peut être excitant de faire ça. Débutez lentement et communiquez pour vous assurer que tout se passe bien. La pénétration vaginale n’est pas censée faire mal, même quand un hymen est en place en général. Quand il y a de la douleur : faites de votre mieux pour que la personne qui se fait pénétrer se sente détendue et à l’aise; prenez plus de temps à ce qu’elle devienne bien excitée; allez plus lentement; ou essayez une position plus facile. Certaines personnes auront des douleurs inexplicables chaque fois qu’elles vont essayer la pénétration vaginale et rien de ce que vous allez essayer ne va permettre une pénétration qui ne fait pas mal. C’est une situation dans laquelle la personne devrait consulter son médecin, car il pourrait y avoir une raison médicale à la douleur.

Les gens parlent des positions sexuelles comme si elles étaient l’essence même du sexe vaginal, mais elles sont davantage des outils qui permettent aux partenaires d’être confortables et qui rendent plus facile l’atteinte d’une bonne stimulation. Plusieurs personnes peuvent aussi aimer l’aspect visuel d’une position, la tension érotique qu’on lui associe ou le contact intime qu’elle rend possible. Les positions sexuelles ne sont pas un concours de les avoir toutes essayées; explorez-les naturellement. Parle avec ton partenaire de quelle position il a envie de faire et faites en l’essai. Parfois vous pourrez changer de position en gardant la queue à l’intérieur, parfois il faudra se retirer. Ça peut être maladroit et gênant de se positionner et de pénétrer, mais c’est correct. Enligner deux corps pour se faire jouir n’est pas facile et ça vient avec sa part de maladresses. Faites votre paix avec ça et apprenez à rire ensemble des moments embarrassants. Je ne peux pas te dire quelles positions tes amant-es et toi allez préférer : c’est à vous de découvrir ça ensemble et ça fait partie du plaisir du sexe.

Enfin, quand vous avez tant de la pénétration vaginale qu’anale au menu, gardez en tête que mettre quelque chose qui a visité un trou du cul dans le trou d’en avant est une mauvaise idée : ça peut causer des infections vaginales. Donc, lavez cette queue ou ce jouet après du sexe anal ou mettez-lui un nouveau condom.

Le timing des éjaculations

Quand tu pénètres avec un pénis de chair et de sang, le timing de ton orgasme devient une variable dans l’équation. Certaines personnes éjaculent vite, d’autres ne peuvent pas venir sans utiliser leur propre main; la plupart des gens sont à quelque part entre les deux. Toutes ces situations sont correctes quand tu peux être candide à propos de comment ta bitte fonctionne et que vous adaptez le sexe que vous avez au fonctionnement de vos corps. La soi-disante « éjaculation précoce » toucherait de 25 à 40% des personnes qui ont un pénis. Mais comment peut-on prendre la réponse sexuelle d’autant de gens et appeler ça une « dysfonction »? C’est ridicule. C’est tout simplement la manière dont leur corps fonctionne. Si deux minutes de sexe vaginal garantissent plus ou moins que tu vas éjaculer, mets ça sur la table avec ta partenaire. Concentrez-vous sur d’autres actes pour l’aider à jouir et faire durer votre plaisir mutuel, puis gardez la pénétration pour une douce finale. Certaines personnes trouvent ça hot que leur partenaire ne puisse pas résister à venir dans leur chatte, d’autres préféreraient plutôt se faire baiser raide pendant longtemps : chaque acte sexuel fonctionne différemment pour chaque personne. C’est donc plus une question de si la manière dont le sexe par le trou d’en avant marche pour toi est compatible avec les goûts sexuels de ton partenaire. Parce que l’hétéronormativité met sur un piédestal l’entrée du pénis dans le vagin, la société stigmatise les gens qui n’aiment pas cet acte ou dont l’expérience du PdV sort de certaines normes ou de certaines attentes. Pourtant ce n’est qu’une seule activité sexuelle parmi une liste interminable de manières de se donner du plaisir entre partenaires.

Ça peut aussi être malaisant quand tu fais la pénétration du trou d’en avant et que tu n’arrives pas à éjaculer. Toi ou ton partenaire pourraient ne pas vous sentir à la hauteur, mais c’est tout simplement la façon dont ton corps est fait. Les vagins n’offrent pas une stimulation si précise que ça et ça prend des fois une bouche ou une main pour te stimuler juste de la bonne façon. On peut dire la même chose des pénis : ils ne sont pas l’outil le plus précis quand il s’agit de faire venir quelqu’un. Plusieurs partenaires ne jouiront pas seulement à partir de la stimulation que le PdV leur donne. Ça aussi c’est correct. Vos corps fonctionnent comme il faut. Ce n’est pas réaliste de croire que tout le monde peut avoir un orgasme grâce à l’action d’un pénis dans un vagin, mais encore une fois, il existe un stigmate parce qu’on voit cet acte comme la chose la plus importante du sexe. Mais ça ne l’est pas.

Si c’est important pour toi par contre, tu peux apprendre à avoir plus de contrôle sur quand t’éjacules, tout comme tu peux habituer ton pénis à une plus vaste gamme de stimulations qui vont le mener à l’éjaculation. Le contrôle se développe en connaissant bien ton corps et en reconnaissant le moment où tu vas atteindre le point de non-retour, ce qui veut dire que c’est le temps de ralentir ou de faire une pause pour refroidir un peu tes ardeurs. Entraîne-toi à te rendre tout près de ce moment et à t’arrêter avant d’éjaculer, puis répète l’exercice. Il y a du monde qui fait ça pour le plaisir : ça s’appelle edger (du mot anglais « edging », s’amener juste sur le bord). Quand tu fais ça régulièrement, ton corps va s’habituer à être dans cette zone de sensations sans déclencher l’éjaculation et tu vas développer un contrôle plus précis. Tu peux aussi jouer à te garder sur le point de jouir aussi longtemps que tu peux avant de t’arrêter, que ce soit par toi-même ou avec un-e partenaire qui est de mèche avec toi.

En ce qui concerne enseigner à ta queue une plus grande gamme de stimulations qui peut la faire éjaculer, ça implique de varier tes techniques de masturbation (le site anglais Jackin’ World [dessins sexuellement explicites] a des suggestions) pour trouver d’autres manières de te faire jouir. Évite ta méthode habituelle pendant quelques semaines et n’éjacule pas pendant quelques jours pour que ça devienne plus facile de te faire venir d’une autre façon que d’habitude. Sois persévérant et tu vas apprendre à ta bitte à jouir par d’autres sensations. Faire ça ne garantit pas que tu vas devenir capable de jouir par le PdV, mais tu vas avoir plus de facilité à venir autrement que par ta propre main. Malgré tout, que tu sois quelqu’un qui jouisse super facilement ou seulement par ta propre main après une stimulation longue et constante, aucun de ces exercices ne remplacent apprendre à aimer ton corps et sa manière de fonctionner tels qu’ils sont.

Tout ça conclut notre mini-série Le sexe avec un clito . Si tu te trouves à avoir un clito et un trou du devant, j’espère que t’as eu la chance d’en apprendre sur ton corps et que ce que t’as lu ici va rendre ta sexualité plus plaisante. Si t’es le détenteur d’une bitte depuis la naissance, baiser avec quelqu’un qui a une anatomie différente de la tienne peut être intimidant, davantage que ce que la plupart des hommes veulent admettre. Mais comme toujours, tes partenaires et toi sont les personnes qui connaissent le mieux vos corps et vos désirs respectifs. Soyez présent-es l’un-e pour l’autre, parlez-vous du sexe dont vous avez envie et vous serez bien parti-es pour beaucoup de bon temps ensemble.

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