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Gars bisexuel et polysexuel, pair aidant et éducateur en sexualité

Réalisé avec le soutien du projet Champions communautaires de RÉZO.

Ceci est une version censurée de l’article; elle contient quand même du langage cru par rapport au sexe. La version originale contenant plusieurs images sexuellement explicites se trouve ici.

Il y a quelques années, j’étais à la recherche d’un guide sur le sexe anal qui soit inclusif des mecs bisexuels, polysexuels et pansexuels. N’en trouvant aucun, j’ai décidé d’en faire un. Le sexe anal n’est qu’un parmi toutes sortes d’actes sexuels que des gars peuvent faire ensemble. Ce n’est pas quelque chose que les gars qui couchent avec des gars font à chaque fois; certains ne pratiquent même jamais le sexe anal. Il y en a qui n’en auront jamais assez par contre et si c’est quelque chose que tu veux explorer, voici une guide sur la chose. Il est écrit avec l’idée que t’en es à ta première expérience de sexe anal avec un autre gars, que ce soit ta première fois à faire de la pénétration avec qui que ce soit ou non. Cependant, tout le monde a un trou du derrière, donc ce guide peut t’être utile peu importe le genre de la personne avec qui tu prévois avoir du sexe anal.

Une leçon d’anatomie

Si tu détiens un pénis et des couilles, quelqu’un te pénétrant par derrière peut être une sensation géniale parce que ta prostate est un des organes les plus sensibles du corps; le rôle de ta prostate est de produire certains des fluides qui composent ton sperme. Tu peux stimuler ta prostate à partir de l’intérieur de ton rectum : plusieurs personnes l’appellent le point G « masculin » (ce n’est pas tout le monde qui a une prostate qui est un gars par contre). Tu peux sentir la prostate de ton partenaire ou la tienne en insérant un doigt dans le trou de ton derrière et en palpant la paroi de la cavité, en poussant dans la direction de la base du pénis. Tu n’as pas besoin d’un partenaire pour profiter de ce plaisir et plusieurs personnes jouent avec leur anus et leur prostate quand elles se branlent.

Ce ne sont pas tous les mecs qui ont un pénis de chair et de sang ou bien une prostate. Plusieurs hommes trans sont bi, pan ou polysexuels et c’est fréquent qu’ils utilisent un dildo, un vibrateur ou un strap-on (un harnais pour tenir en place un jouet pour pénétrer quelqu’un) pour baiser leur partenaire; ils vont souvent parler de ce « jouet » comme étant leur queue. La plupart des mecs trans que je connais parlent aussi de leur « clito » comme étant leur bitte. Donc, quand je parle de « pénis », de « queue » ou de « bitte », ça inclut entre autres le joujou préféré d’un gars trans. 😉 Si toi ou ton partenaire êtes trans, vous pouvez aussi retirer du plaisir du sexe anal, l’anus lui-même étant très sensible : il contient autant de terminaisons nerveuses de plaisir que le gland du pénis. Aussi, j’ai déjà entendu un éducateur sexuel trans expliquer que pour un gars trans suivant un traitement hormonal de testostérone, la partie interne du « clitoris » se développait d’une façon qui pouvait augmenter le plaisir du sexe anal.

Des tops et des bottoms

Dans le vocabulaire sexuel gai et bi, le top (« celui au-dessus » en anglais) est la personne qui met ses doigts, son pénis ou bien un jouet à l’intérieur de son partenaire, tandis que le bottom (« celui en dessous ») est la personne qui se prend l’une de ces choses. Quelqu’un qui aime faire les deux se dit versatile.

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Prends garde aux idées hétéronormatives (les stéréotypes de comment les choses doivent être selon les décrets de la sacro-sainte hétérosexualité) qui puissent être toxiques. Ce n’est pas parce que t’es moins grand, plus maigre, imberbe, plus « féminin » ou équipé d’une moins grosse queue que ça doit être toi le bottom. Dans le même ordre d’idée, ce n’est pas parce que t’es « masculin », grand, musclé, poilu ou porteur d’une grosse graine que ça doit être toi le top. Le joueur de hockey pris comme une armoire à glace peut rêver qu’un (ou plusieurs…) de ses potes baise(nt) sa prostate à fond, tout comme le « minet » peut déborder d’envie de plonger sa bitte dans le cul serré de son ami. Au lit, rien ne t’arrête de réaliser ces fantasmes, peu importe le type de corps que t’as, peu importe ta personnalité dans la vie de tous les jours, tant que tou-tes les partenaires soient consentant-es. Ça peut être embarrassant d’exprimer tes désirs, surtout si tu sens que t’as une image à protéger, mais apprends à le faire : t’en seras content au bout du compte. La même logique s’applique si toi ou ton partenaire êtes trans : un gars trans peut être top, bottom ou versatile. Ça n’a rien à voir ta virilité – c’est seulement une question de ce qui te fait du bien et de ce qui correspond à tes fantasmes.

De la même manière, être un bottom ne fait pas de toi quelqu’un d’essentiellement soumis, pas plus qu’être un top fasse de toi quelqu’un d’essentiellement dominant. Tu peux jouer à être le bottom qui bosse son top et qui l’utilise comme son jouet sexuel, tout comme tu peux jouer à être le top timide qui ne souhaite rien d’autre que de plaire à son bottom et de répondre à chacune de ses demandes. Ou vos rôles sexuels peuvent être entièrement égalitaires, sans aucune dimension de domination ou de soumission à vos fantasmes. La manière dont vous voulez que votre sexe se déroule, tout comme les rôles et fantasmes que vous voulez réaliser ensemble, sont des sujets dont ton partenaire et toi devriez discuter.

Enfin, plusieurs gars bi jouent un rôle différent au lit avec un autre homme que le rôle qu’ils prennent quand ils couchent avec une femme – les préférences sexuelles n’ont pas à être les mêmes avec un homme qu’avec une femme. C’est fréquent qu’un gars qui se voit comme plutôt top et dominant avec ses partenaires féminines préfère être bottom et soumis avec un autre gars. Ou un homme peut aimer toper d’autres mecs sans avoir d’intérêt pour le sexe anal avec des femmes, parce qu’il a l’opportunité d’explorer des plaisirs différents. Par contre, les intérêts sexuels de certaines personnes peuvent rester les mêmes : certains aiment le sexe anal peu importe le genre de leur partenaire – que ce soit eux qui pénètrent ou se fassent pénétrer – tout comme d’autres ont zéro intérêt à ce qu’un trou du cul ait un rôle à jouer dans leurs activités sexuelles.

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Se préparer

En matière d’hygiène, assure-toi de ne pas avoir besoin d’aller à la toilette avant de te faire pénétrer. Certaines personnes se donnent une douche anale ou un lavement en guise de préparation pour être plus propres, mais plusieurs ne le font pas. La pratique a certains risques [en anglais] : l’irritation de la paroi du rectum augmente le risque de transmission d’une ITS ou du VIH; ça peut détériorer des muqueuses ou une flore bactérienne utiles à notre santé; et une douche trop chaude ou trop puissante peut causer des blessures graves. C’est donc à ne faire qu’à l’occasion, avec du matériel propre fait pour ça et avec rien d’autre que de l’eau tiède ou une solution saline normale; le tout combiné avec des bons moyens de prévention des ITS et du VIH (voir plus bas).

Le sexe anal peut devenir un peu salissant, alors assure-toi d’avoir du papier-mouchoir à portée de la main de même qu’accès à une douche. Il te faudra du lubrifiant (plusieurs appellent ça du lube), le meilleur ami de la personne qui se tape du sexe anal. Un lubrifiant, c’est un gel, une huile ou un liquide qui réduit la friction et qui aide les choses à mieux glisser l’une contre l’autre. C’est bien sûr important en mécanique, mais c’est aussi très utile pour le sexe : ça rend la pénétration vaginale plus facile et c’est pratiquement essentiel pour le sexe anal. Contrairement au vagin, l’anus ne produit pas sa propre lubrification naturelle quand on est excité; il s’agit d’une des grosses différences d’avec le sexe vaginal si t’as de l’expérience avec ça. Il existe des lubrifiants faits spécifiquement pour le sexe de différentes sortes et de différentes qualités. La plupart des pharmacies vendent de nos jours du lube convenable, mais tu trouveras les meilleurs lubrifiants dans les sex shops (qui ont en général des échantillons pour choisir la texture que tu préfères) ou en ligne. Si tu utilises des condoms en latex, évite les lubrifiants à base d’huile comme les huiles, le savon ou la Vaseline – ils vont désintégrer le condom. Utilise plutôt des lubes à base d’eau ou de silicone.

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Les jouets sexuels et les butt plugs [liens vers un sex shop; contenu sexuellement explicite] de différentes tailles (des jouets coniques faits pour la pénétration anale avec un embout pour empêcher le jouer d’entrer complètement) sont une excellente façon de t’habituer à bottomer. Tu peux les essayer par toi-même tout comme avec un partenaire qui a une bitte que tu veux t’habituer à prendre (même si elle n’est pas si grosse que ça). Peu importe l’objet que tu choisisses, assure-toi qu’il ait une base élargie pour l’empêcher d’entrer trop loin et que ce ne soit pas un objet qui puisse casser à l’intérieur de ton corps : perdre un jouet dans ton rectum va garantir une visite aux urgences.

Le VIH et le sida

De tous les actes sexuels, la pénétration du pénis dans l’anus sans protection est celui qui a le plus gros risque de transmettre le VIH – le virus qui peut mener au sida sans une médication régulière – en particulier pour la personne qui bottome. La muqueuse du rectum est très absorbante et des déchirures microscopiques surviennent facilement quand on baise : ce sont deux portes d’entrée pour le virus si du sperme qui en contient (ou du sang) se retrouve dans le rectum. C’est donc un acte sexuel pour lequel tu dois penser à comment tu vas protéger ta santé et celle de ton partenaire.

Les gars bi sont un des groupes avec le risque le plus élevé d’être infecté par le VIH (cinq fois plus que les gars straight). Ce n’est pas parce que la bisexualité ou le sexe avec d’autres gars sont nocifs en soi (à part l’aspect biologique du risque avec le sexe anal; néanmoins, des tas de personnes hétérosexuelles le pratiquent et ne sont pas plus exposées au VIH). C’est aussi moins une question de comportements risqués que ce qu’on pense. Par exemple, aux États-Unis, les gars noirs et latino qui couchent avec d’autres gars ont un risque beaucoup plus élevé de contracter le VIH que les gars blancs dans la même position, mais pourtant ils utilisent le condom de manière plus constante que ces gars blancs [en anglais; derrière un paywall académique]. C’est plutôt notre position dans la société qui détermine notre risque d’être exposé au virus. Aussi, plus un réseau social est tricoté serré, plus le VIH a une opportunité de s’y répandre : c’est le cas autant des communautés des hommes qui couchent avec des hommes que des communautés racisées (et c’est amplifié pour les communautés racisées de gars qui couchent avec des gars).

Source https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Men_kissing3.jpg

Parce que la société marginalise la bisexualité (surtout chez les hommes), nous avons moins accès à de l’information sur notre sexualité pour protéger notre santé. L’homophobie peut aussi être une barrière dans les services de santé et la biphobie l’est encore plus : il y a beaucoup moins de gars bi [en anglais]

qui ont parlé à leur médecin de leur orientation sexuelle que de gars gais, puis les gars bi fréquentent moins [en anglais] les services de prévention du VIH. Et ce n’est qu’une partie des facteurs : c’est un sujet complexe que je ne peux pas couvrir au complet ici.

Beaucoup de ces facteurs sont hors de ton contrôle, comme ils sont hors du mien. Cependant, il existe des outils très efficaces pour nous protéger du virus. Le condom externe (celui qui se met sur le pénis ou sur un jouet) est celui dont tout le monde a entendu parler; il protège aussi des autres ITS. Si tu choisis de l’utiliser, assure-toi de comprendre comment bien le faire et d’avoir un condom dont la taille te fait bien et que tu trouves confortable (chaque marque est différente et c’est faux que c’est one size fits all); les principaux facteurs qui baissent l’efficacité du condom sont de l’avoir mal utilisé ou d’utiliser un condom trop grand ou trop serré pour ton pénis. Si t’utilises un jouet pour la pénétration qui sera utilisé sur plus d’une personne (sur ton partenaire d’abord et sur toi ensuite, par exemple), le VIH et d’autres ITS peuvent être transmis de cette façon (mais le risque est moins élevé que pour la pénétration avec une queue de chair et de sang); le couvrir d’un condom et changer le condom entre chaque partenaire est une bonne façon de se protéger. Si utiliser le condom est important pour toi, gardes-en toujours avec toi, même si tu ne t’attends pas à baiser. Transporte-les dans un petit contenant qui les empêche de se faire écraser pour ne pas les endommager (évite tes poches ou ton porte-feuilles pour les traîner si t’as rien pour les protéger). Tu peux acheter des condoms dans une pharmacie ou dans un sex shop, mais plusieurs organismes communautaires et services de santé en distribuent gratuitement (quoique peut-être pas la marque qui te fait), tout comme les services de santé dans la plupart des écoles. On en trouve aussi dans plusieurs bars et saunas que fréquentent les hommes qui couchent avec des hommes. En plus, il existe ce qu’on appelle le condom interne, qu’on utilise différemment et qui s’insère à l’intérieur du rectum (ou d’un vagin). Il a ses avantages, mais il peut être plus difficile de s’en procurer que pour le condom externe.

Un autre moyen de te protéger du VIH s’appelle la PrEP (c’est une abréviation pour prophylaxie pré-exposition; ça vaut beaucoup de points au Scrabble). Ce sont des médicaments contre le VIH que tu peux prendre à tous les jours (si tu baises souvent) ou à l’occasion : dans ce cas, quelques heures avant que tu te retrouves au lit avec quelqu’un, puis dans les deux jours qui suivent ensuite. Au Québec, des médecins de famille ou des médecins de cliniques spécialisées peuvent la prescrire; tant les assureurs privés que l’assurance-médicament de la RAMQ en couvrent la plus grosse partie du coût. Comme n’importe quel médicament, la PreP peut avoir des effets secondaires et elle ne protège pas des autres ITS non plus. Ça reste cependant un moyen efficace de te protéger du VIH si le condom ne te convient pas.

Quand toi ou la personne avec qui tu couches est séropositi-ve, tu devrais savoir que le traitement réduit le risque de transmission. Il n’existe aucun cas documenté du virus se transmettant par le biais d’une personne ayant un charge virale indétectable (on ne peut plus détecter le virus dans son sang grâce à un traitement efficace).

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Si tu choisis de ne pas utiliser le condom ou la PreP avec quelqu’un, je t’encourage quand même à avoir une conversation candide avec ton partenaire sur votre santé (ça implique cependant que tu sois prêt à ne pas le juger ni à te choquer sur ce qu’il te dit, puis de le rassurer à ce sujet) et à vous faire dépister tous les deux avant de procéder. Vous devriez aussi convenir de si le top va éjaculer à l’intérieur du bottom, vu que ça augmente le risque de transmettre le virus.

La règle d’or du sexe

On communique! Parlez de si les choses font du bien, font mal ou sont juste un peu inconfortables. Guidez-vous l’un l’autre. Si vous avez la chance de discuter d’avance du sexe que vous pensez avoir ensemble, entendez-vous sur ce que vous aimeriez essayer, sur ce que vous ne voulez pas et sur ce qui est super excitant pour vous deux. Avant, pendant et après que vous ayez couché ensemble, assure-toi que ton partenaire va bien. Prête attention à son langage corporel. Puis arrangez-vous que ce soit clair pour l’un et l’autre que c’est correct de ralentir, ou même de changer d’idée et de tout arrêter si les choses ne font plus du bien ou deviennent bizarres. Personne ne sait lire dans les pensées et communiquer clairement est la meilleure façon de vous assurer que toutes les personnes concernées passent du bon temps et se sentent respectées et en sécurité.

Comment faire la chose

De bonnes positions pour commencer peuvent être le bottom qui se couche sur son ventre et la personne qui le pénètre qui s’allonge par-dessus lui (« Papa & papa » dans l’image ci-dessus; les noms sont humoristiques et la plupart des gens n’appellent pas ces positions comme ça). Une bonne alternative est que le top se couche sur le dos tandis que le bottom s’assoit sur lui pour chevaucher sa queue, l’un face à l’autre (« La bascule » dans l’image du haut, un nom humoristique encore). Ça donne au bottom la chance de contrôler la pénétration, mais faites attention à ne pas plier la bitte du top dans un sens qu’une bitte n’est pas faite pour se plier (ça peut être un peu compliqué de la faire entrer). Si t’as déjà fait de la pénétration pénis-dans-vagin, tu vas te rendre compte que les angles ne fonctionnent pas de la même façon pour le sexe anal. Si c’est ta première expérience avec quelque pénétration que ce soit, attends-toi à quelques maladresses; bien se positionner peut être délicat même avec beaucoup d’expérience.

C’est plus facile de bottomer quand on se sent détendu, confortable et qu’on a confiance en notre partenaire. Respirer régulièrement et profondément aide beaucoup, de même que de vous rassurer l’un l’autre que vous allez arrêter si quelque chose fait mal ou si l’un de vous veut arrêter, peu importe la raison.

Débutez la pénétration avec un doigt. Utilisez beaucoup de lube. Faites entrer très lentement. Il y a un anneau de muscles (un sphincter) à l’extérieur et un autre à l’intérieur. Donc, ne pensez pas que c’est entré complètement dès que la première « barrière » est passée; ce n’est pas le cas. Les sphincters vont s’habituer à être pénétrés et ils vont éventuellement se détendre, rendant la pénétration plus facile avec quelque chose de plus gros. Quand les choses ont l’air plus faciles et que la personne qui bottome se sent prête, insérez un deuxième doigt lubrifié. Certaines personnes n’aiment pas se faire doigter et préfère faire cette étape rapidement; d’autres adorent ça. Sentez-vous libre de vous attarder aussi longtemps que ce qui est plaisant. Un petit butt plug ou jouet sont aussi des alternatives à ce stade-ci.

Source de l’image originale : https://www.right-to-education.org/news/right-education-transgender-people

Quand vous êtes prêts à pénétrer avec un pénis (qu’il soit de chair et de sang, un jouet ou une prothèse), mettez un condom dessus si vous comptez en utiliser un. Lubrifiez le pénis et l’intérieur de l’anus; mieux vaut trop de lube que pas assez. Faites la pénétration très, très lentement : ce que vous pensez être assez lent est trop rapide. Encore une fois, communiquez l’un avec l’autre. Le sexe anal n’est pas supposé faire mal quand on s’y prend bien. S’il y a de la douleur, quelque chose ne vas pas et vous devriez vous arrêter. Que le bottom ait une sensation bizarre ou inconfortable au début n’est pas inhabituel. Faites une pause en restant en place et attendez une minute (souvenez-vous : grandes respirations!) : l’anus va se détendre et se rendre compte que quelque chose d’autre que déféquer est en train de se passer. Quand les sensations redeviennent confortables, reprenez lentement. S’il y a de l’irritation pour la personne qui bottome, ajoutez du lubrifiant.

Continuez à communiquer l’un avec l’autre pour voir comment vous vous sentez. Au fur et à mesure que la personne qui bottome s’habitue, le sexe devrait devenir plus facile et vous en viendrez à pouvoir baiser comme des bêtes (si c’est ce que vous voulez) à un moment donné. Néanmoins, faites attention à ce que le corps du bottom est capable de prendre, surtout si la personne qui tope a un pénis plus gros que la moyenne ou utilise un jouet ou une bitte artificielle de plus grande taille. Une fois que la personne qui bottome s’est réchauffée, essayer des positions plus compliquées devient plus facile. C’est parfois nécessaire de changer la capote si les choses deviennent salissantes (alors ayez-en de rechange) et des oreillers peuvent aider dans certaines positions.

Si t’es habitué au sexe vaginal, fais attention : le sexe anal est plus délicat et c’est facile de faire mal à un partenaire quand on rentre quelque chose trop vite dans le trou de leur derrière. Aussi, un anus peut avoir plus de difficulté à accommoder une queue, peu importe sa taille (la taille moyenne pour le pénis d’un adulte est de 13 cm de longueur par 13 cm de circonférence, en érection). Le corps de chaque personne est différent à cet égard et avoir de l’expérience dans le fait de faire entrer quelque chose dans son corps n’est pas toujours un facteur. Parfois ton derrière ou leur derrière est tout simplement trop étroit pour cette bitte épaisse de 18 cm de long et on n’y peut rien. Même si tu penses que ton partenaire ou toi avez un pénis de taille moyenne ou plus petit que la moyenne, le rentrer d’un coup sans préparation méticuleuse est une mauvaise idée. Onze centimètres de queue, ça devient subitement beaucoup plus gros quand t’as à te la prendre dans le cul. 😛

Gérer les attentes et l’après-acte

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La pénétration peut se terminer rapidement, tout comme elle peut durer longtemps. Certains tops jouissent en quelques instants, d’autres ne parviendront pas à venir par la pénétration seulement. Parfois un top débande et la pénétration doit prendre fin (baise assez souvent et ça va finir par t’arriver au moins une fois de temps en temps – les érections sont des bêtes capricieuses). Dans le même ordre d’idée, certains bottoms peuvent se prendre une queue ou un objet pendant longtemps, tandis que d’autres vont sentir qu’ils en ont eu assez après quelques minutes. La plupart des personnes qui bottoment ne jouiront pas juste du fait de se faire baiser et devrons stimuler leur bitte aussi. Beaucoup de gens trouvent que la sensation de se faire pénétrer est à son meilleur quand ils se branlent en même temps. Aussi, certains bottoms vont débander pendant qu’ils se font mettre, même si les sensations sont extraordinaires; leur plomberie fonctionne comme ça. Le corps de chacun est différent. Faites ce qui fonctionne et concentrez-vous sur ce qui fait du bien. Arrêtez-vous quand les chosent cessent d’être agréables. Aimez et respectez la façon unique dont vos corps fonctionnent et travaillez dans le même sens que vos corps.

Si c’est toi qui bottomait, ne soit pas surpris si tu te retrouves avec l’envie soudaine d’aller à la salle de bain peu de temps après que vous ayez fini. Aussi, tu pourrais sentir que ton anus est moins serré, mais ce ne sera pas permanent; tout ce que tu as pu entendre sur le sexe anal causant de l’incontinence sur ce plan est un mythe anti-sexe. Il peut y avoir un petit saignement à l’occasion, mais ça s’arrête en général rapidement. Si le sang ne s’arrête pas ou s’il y a une douleur persistante par contre, va voir un médecin – c’est un signe que quelque chose ne va pas et tu pourrais avoir besoin de soins. Ces incidents sont rares heureusement, même quand le sexe est très vigoureux.

Le sexe anal peut mal tourner quand les gens ne savent pas ce qu’ils font et c’est possible que ta première expérience soit déplaisante. Néanmoins, tu vas probablement retenter ta chance à un moment donné, parce que ce serait dommage que tu rates tout le plaisir qu’il peut te donner à cause d’une mauvaise expérience. Ce n’est pas tout le monde qui aime le sexe anal cependant et c’est correct si tu te rends compte que ce n’est pas pour toi; il y a des tas d’autres choses que tu peux faire avec un gars au lit. L’envers de cette médaille, ce sont les gars qui aiment le sexe anal avec d’autres gars, mais qui ne ressentent pas particulièrement d’attirance envers les hommes et qui n’aiment pas faire d’autres activités sexuelles avec eux. Ils peuvent s’identifier comme bi ou non, même s’ils couchent avec des hommes une fois de temps en temps. La sexualité, c’est compliqué, mais si tu viens à bout d’accepter ta sexualité telle qu’elle est avec toutes ses particularités, tu peux avoir du bon temps. 😉

Enfin, comme tous les actes sexuels (et encore plus pour celui-ci que pour les autres), le plaisir n’arrive pas automatiquement. Planter le pénis magique dans le merveilleux trou du derrière ne va pas en soi déclencher des cris d’extase de la part des deux partenaires. Alors parlez-vous. Explorez. Dites-vous l’un l’autre ce qui fait du bien, ce qui ne marche pas, ce qui est un peu plate ou ce qui vous fait fondre en une masse sexuelle délirante. Prêtez attention aux nuances et aux subtilités. Le sexe, ce n’est pas sorcier. Mais vous donner l’un l’autre des sensations extraordinaires est un art que vous aurez à apprendre et chaque partenaire aime des choses différentes. Gardez ça en tête et vous aurez plus de plaisir que la plupart des gens au lit.

Source https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Kiss_Sean_Chappin_%2B_Juan_Valdez_20100117.7D.02121.P1.L1.BW_SML_(4355500398).jpg

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